Microsoft a publié SQL Server 2022 mercredi lors du PASS Data Community Summit à Seattle. L'aperçu privé de SQL Server 2022 a été annoncé il y a environ un an ; la première version de SQL Server sur le système d'exploitation Windows Server de Microsoft a été publiée il y a 33 ans. Malgré l'ancienneté de cette plateforme, elle a été continuellement modernisée et la version 2022 du produit ne fait pas exception. Microsoft considère cette nouvelle version comme celle qui exploite de nombreux composants de l'Intelligent Data Platform (IDP) de Microsoft et comme la version la plus orientée vers le cloud de SQL Server jamais publiée.
Ces deux piliers sont étayés par l'intégration avec Azure Synapse Analytics, Azure SQL Database Managed Instance (MI), Azure Active Directory (Azure AD) et Microsoft Purview. La compatibilité avec le stockage d'objets compatible avec S3, bien qu'elle ait également une importance sur site, vient consolider les arguments de Microsoft sur l'orientation vers le cloud. « SQL Server 2022 est un élément central de la plateforme Intelligent Data Platform. Cette plateforme intègre de manière transparente les bases de données opérationnelles, les analyses et la gouvernance des données », explique Rohan Kumar, Corporate Vice President, Azure Data.
Kumar a ajouté : « elle permet aux clients de s'adapter en temps réel, d'ajouter des couches d'intelligence à leurs applications, d'obtenir des informations rapides et prédictives et de gérer leurs données, où qu'elles se trouvent ». Dans un billet de blogue publié mercredi, Kumar a noté que l'intégration d'Azure comprend également une reprise après sinistre (disaster recovery - DR) gérée vers Azure SQL Managed Instance, ainsi que des analyses en temps quasi réel, permettant aux administrateurs de bases de données de gérer leur patrimoine de données avec une plus grande flexibilité et un impact minimal sur l'utilisateur final.
Selon l'entreprise, les performances et l'évolutivité sont automatiquement améliorées grâce à l'intelligence des requêtes intégrée. L'innovation en matière de sécurité, qui s'appuie sur les antécédents de SQL Server en tant que base de données la moins vulnérable au cours des dix dernières années, se poursuit avec "Ledger for SQL Server", qui utilise la blockchain pour créer un enregistrement temporel inviolable de toutes les modifications apportées à la base de données. Avec Synapse Link, les utilisateurs peuvent désormais exécuter des analyses en temps réel sur leur base de données sans avoir à mettre en place une infrastructure complexe.
« Il suffit de cocher une case et de dire : "répliquez ces données en temps quasi réel". Elles atterrissent dans Synapse et vous pouvez avoir votre rapport Power BI qui lit ces données et tout ce pipeline est simplement construit pour vous », a déclaré Kumar. Et pour les entreprises qui ont effectivement une configuration hybride, la prise en charge du service de gouvernance des données Purview leur permet désormais de définir leurs politiques, que les données résident dans SQL Server dans le cloud ou sur site. Outre l'aspect lié au cloud, l'équipe a également amélioré les performances globales, la stabilité et la sécurité de la base de données.
Au cœur de ce travail, du moins pour cette version, se trouve le moteur de traitement intelligent des requêtes de la base de données, qui peut désormais optimiser les requêtes dans un certain nombre de scénarios plus complexes. Une autre fonctionnalité liée au cloud est un modèle de facturation optionnel basé sur Azure Arc. Grâce à une connexion à Azure Arc, qui fait désormais partie du processus de configuration de SQL Server 2022, les utilisateurs sur site peuvent désormais opter pour une facturation en fonction du cloud afin de gérer les pics de consommation ou pour des cas d'utilisation ad hoc.
T-SQL, le langage de requête de SQL Server, a été amélioré avec de nouvelles fonctions JSON, des fonctions de manipulation de bits comme LEFT_SHIFT et GET_BIT, des fonctions de séries chronologiques et une nouvelle expression IS DISTINCT FROM qui simplifie le traitement des marqueurs "null" dans les expressions booléennes. La société a annoncé que la fonction Query Store, qui capture l'historique des requêtes et permet d'ajuster les performances et le plan de requête, est désormais activée par défaut, alors qu'elle était auparavant désactivée, car elle peut avoir un léger impact sur les performances.
L'on note également l'amélioration de PolyBase de SQL Server, une fonction de virtualisation des données et de connectivité au big data, afin qu'elle soit compatible avec AWS S3 et tous les systèmes de stockage d'objets qui sont compatibles avec son API. Là encore, le paradoxe "cloud" ou "on-premises" se pose, car plusieurs plateformes de stockage compatibles avec l'API S3, comme Minio, fonctionnent sur site. Par conséquent, Microsoft vante le nouveau PolyBase comme offrant un accès à n'importe quel lac de données. Cette technologie permet également la sauvegarde de bases de données vers un stockage objet compatible S3.
Ironiquement, cependant, PolyBase ne supportera plus la connectivité aux clusters Hadoop sur site. Mais, en conséquence, la dépendance de PolyBase au runtime Java a été éliminée, ce qui laisse entrevoir la possibilité que davantage de clients l'installent. Si tel est le cas, ce serait probablement une bonne chose pour l'intégration de SQL Server avec la pile moderne d'analyse de données open source, dont une grande partie se trouve dans le cloud. Alors que Microsoft pousse les utilisateurs vers son cloud, il semble que les fonctionnalités intégrées pour des choses comme l'analyse et reporting cèdent la place à des services cloud comme Power BI.
Mais ces nouveaux services coûteraient plus cher aux clients. « Nous continuons à soutenir ce que nous avons, mais de plus en plus, les capacités dans le cloud dépassent les capacités qui sont sur place. Pour les analyses et les lacs de données, les clients sont plus disposés à adopter le cloud. Pour les données opérationnelles, pour des raisons historiques ou de conformité, ils préfèrent encore le sur site pour de nombreuses charges de travail. Cette approche est directement basée sur ce que nous avons vu de l'adoption et du retour d'information des clients », a déclaré Asad Khan, vice-président des produits et services SQL de Microsoft.
Server 2022 ajoute la prise en charge d'importantes nouvelles technologies de cloud computing, de base de données et d'analyse, tout en maintenant la cohérence et la fidélité à la plateforme classique qui dispose d'une grande communauté de professionnels qualifiés. Bien que Microsoft s'intéresse à des plateformes plus récentes, comme Azure Cosmos DB NoSQL, et prenne en charge des bases de données open source comme PostgreSQL, il ne veut pas abandonner ses investissements dans SQL Server. Le marché semble récompenser Microsoft pour cette politique. Il sera intéressant de voir ce que la 4e décennie de SQL Server peut apporter.
Source : Microsoft
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